Pass sanitaire : le bar de jeux coopératifs « Pioche » refuse de fliquer les clients

mise à jour le 21/08/21

Le bar Pioche, c’est l’association d’un bar ambiancé et de salles de jeux coopératifs. Pioche s’associe au collectif Bienvenue ici. Contrôler n’est pas notre métier qui s’est créée en réponse aux dernières mesures autoritaires du gouvernement. Il est composé de rads nantais, mais aussi de restaurants, commerces, studios de tatouage… Nous refusons, toutes et tous, que nos lieux deviennent des zones de contrôle.

Très soutenu par les clients, voici le communique Facebook du bar Pioche :

Merci pour votre soutien après notre post commun avec de nombreux bars vendredi dernier pour annoncer notre opposition à la loi relative à la gestion de la crise sanitaire.
Parce que c’est un sujet à la fois sensible, important, inédit et avec des implications sur la santé des gens, nous tenons à étayer et justifier notre volonté de ne pas contrôler le passe sanitaire des personnes souhaitant venir à Pioche.
Pour commencer, nous regrettons que ce sujet comme beaucoup d’autres soit traité et envisagé de façon dichotomique (notamment sous l’impulsion des médias de masse et du gouvernement), comme s’il y avait d’un côté le bien et de l’autre le mal. Nous comprenons, et respectons les positions de chacun. Nous ne cherchons pas à convaincre coûte que coûte mais partageons ici nos motivations et réflexions en espérant simplement que cela pourra enrichir le point de vue de quelques-uns.
Ensuite, nous tenons à rappeler que nous souhaitons autant que possible participer à l’effort collectif, permettant d’éviter une nouvelle augmentation des contaminations, du nombre de malades et de morts lié à la COVID-19. La mise en place d’un passe sanitaire pourrait permettre d’atteindre en partie cet objectif. Cela étant dit, nous sommes intimement convaincus que la fin ne justifie pas les moyens et qu’il existe d’autres alternatives.
On pourrait nous répondre qu’il est important, voire nécessaire, de respecter la loi et les décisions d’un président élu au suffrage universel. Cependant, même en mettant de côté la faible légitimité que nous accordons à un président élu par un système anti-démocratique, crédité de seulement 18 % des votes des inscrit.e.s au premier tour et qui n’a eu de cesse, depuis le début de son mandat, de trahir ses promesses électorales, nous pensons que face à l’injustice, il est de notre devoir de citoyens de s’opposer et de se faire entendre. Nous pensons que cette loi est injuste et c’est pourquoi nous prenons le risque d’être hors la loi aujourd’hui en espérant que demain, les choses changent. L’histoire regorge d’exemples où les actions citoyennes ont d’abord été illégales avant d’être entendues. Nous espérons qu’il en sera de même pour notre combat.
Nous estimons que la loi relative à la gestion de la crise sanitaire adoptée dans l’urgence à la fin du mois de juillet, porte atteinte à la liberté individuelle et à la démocratie – lorsqu’elle attribue des pouvoirs de police à des acteurs privés – sans répondre sur le fond et à long terme aux enjeux de santé publique que nous allons devoir affronter dans les années à venir. Nous refusons d’être le relais de cette dérive autoritaire et des discriminations qui en résultent et contre lesquelles nous luttons quotidiennement.
Ce que nous demandons :
– Laisser la fonction de police aux policiers. Ce n’est pas aux responsables des cafés et lieux de loisirs et de culture d’assurer cette fonction et encore moins d’en porter la responsabilité. L’usager de ces lieux n’est-il pas responsable pour lui-même ?
– Abandonner la vaccination obligatoire pour les salariés de ces mêmes lieux à qui on demande déjà de respecter tous les gestes barrières nécessaires.
– Renoncer à rendre payants les tests PCR. Leur non-gratuité aura uniquement pour effet de rendre encore plus vulnérables les populations les plus précaires.
– La levée immédiate des droits de propriété intellectuelle des vaccins. C’est un impératif moral et sanitaire.
– Arrêter de miser toute notre politique de lutte contre la COVID-19 (et les virus à venir) sur la mise en place de vaccins efficaces (sera-ce toujours le cas ?) et prendre conscience, d’une part, que c’est notre mode de vie capitaliste et éco-suicidaire qui est responsable de cette pandémie (comme les précédentes et les suivantes) et, d’autre part, que la casse des services de santé publique est un facteur aggravant qui ne se corrige pas à coups d’applaudissements.
– S’il est impossible de former des personnels de santé en claquant des doigts, il nous semble que les 300 milliards de bénéfices supplémentaires engrangés par les 500 plus grandes fortunes du pays sur la seule année – de crise ? – 2020, pourrait permettre de poser plusieurs étages d’un coup quand on se rappelle que le budget qualifié d’« historique » consacré au plan Ségur de la santé, suite à la première vague de COVID-19 et aux manifestations des soignants, s’élevait à seulement 18 milliards d’euros.
Nous espérons que ces précisions sur notre positionnement vous auront permis de mieux comprendre et respecter notre choix. Nous ne savons pas jusqu’à quand nous serons en mesure de rester hors la loi, mais nous essaierons de continuer à faire vivre ces idées du mieux que nous le pourrons en fonction de nos moyens.
Merci pour votre attention et portez-vous bien,
L’équipe de Pioche

Chères lectrices, chers lecteurs,

Soyez acteur du changement en soutenant un journalisme véritablement indépendant et de qualité en vous abonnant à notre média financé par les dons de personnes comme vous.

Accédez à des contenus exclusifs
et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

partagez cet article !

Newsletter

La Boutique du 4-4-2

Société

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous