Chine : après la fuite virale, une fuite radioactive

mise à jour le 19/06/21

EPR Taishan vue aérienne

Une fuite à la centrale de Taishan, dans le sud de la Chine, fait l’objet d’évaluations par les autorités américaines, rapporte CNN. Il s’agit du premier réacteur de type EPR, technologie promue par EDF, à avoir été mis en service dans le monde.

La centrale nucléaire chinoise de Taishan présente une « menace radiologique imminente ». Le constat viendrait de Framatome, une filiale du groupe français EDF, qui a aidé à construire la centrale et en possède toujours des parts révèle ce lundi CNN. La chaîne de télévision, qui cite des documents et des sources officielles américaines, indique que les Etats-Unis « évaluent » la situation depuis une semaine et s’inquiètent d’une potentielle fuite radioactive dans une centrale nucléaire chinoise.

Dans une lettre de demande d’assistance technique envoyée le 8 juin au Département de l’énergie américain, l’entreprise française aurait ainsi émis un avertissement, accusant les autorités chinoises chargées de contrôler la sécurité de la centrale d’avoir augmenté les limites sur la quantité de gaz qui pouvait être libérée en toute sécurité de l’installation sans la fermer.
La lettre affirme également que Framatome soupçonne que ces limites pourraient être à nouveau relevées afin de maintenir le réacteur qui fuit en fonctionnement malgré les inquiétudes pour la sécurité de la population.

Le « niveau de crise » n’est pas atteint

Plusieurs rencontres ont eu lieu à Washington pour surveiller la situation, et l’administration Biden a eu plusieurs échanges à ce sujet avec le gouvernement français et ses experts. Pour l’heure, les Etats-Unis estiment toutefois que le « niveau de crise » n’est pas atteint; la situation ne pose pas encore de « risque sévère », ni pour les travailleurs, ni pour la population locale. Le Département de l’énergie insiste sur le fait que s’il existait un risque, il serait tenu de le faire savoir en vertu des traités relatifs aux accidents nucléaires.

CNN note cependant qu’il est «inhabituel qu’une entreprise étrangère prenne contact avec le gouvernement américain de manière unilatérale pour lui demander de l’aide, alors que son partenaire étatique chinois n’a pas encore reconnu l’existence d’un problème». Interrogée par la chaîne, la spécialiste du nucléaire Cheryl Rofer tempère, jugeant que ce courrier « n’est pas surprenant ». Ce genre de contact, de demande préventive d’entraide, serait en effet courant « surtout s’ils pensent que le pays qu’ils contactent a une capacité spéciale à aider », relève-t-elle. « Mais la Chine aime projeter que tout va bien », ajoute-t-elle.

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