Tristan Edelman : « Mes parents sont morts assassinés par le système en 6 mois. »

mise à jour le 24/03/23

Le Média en 4-4-2 vous présente à travers sa série « Artistes à contre-courant » des personnalités qui choisissent de sortir des sentiers battus malgré les défis qui en découlent. Pour le huitième épisode, nous recevons l’artiste multi-facettes Tristan Edelman qui, comme le résume très bien son ami Louis Fouché, est « auteur, chorégraphe, musicien, énergéticien. À cheval entre l’Italie et la France, il mène une résistance radicale par l’Art contre l’autoritarisme. Sa résistance est une vie entière.» Rencontre avec un artiste libre qui suit son intuition profonde pour tracer son chemin.



Le Média en 4-4-2 :
Bonjour Tristan, et merci d’avoir accepté l’invitation du Média en 4-4-2. Peux-tu te présenter en 4-4-2, c’est-à-dire de manière concise et efficace ?

Tristan Edelman : Bonjour à toute votre équipe ! Tristan Edelman, en tant que holistique mouvement body coach je suis d’un côté chorégraphe/auteur/compositeur, et de l’autre, j’ai créé une méthode énergétique la Khorolostique qui mêle le magnétisme, le massage, la médecine chinoise et le dialogue.

« Si tu suis ton instinct profond, tu décloisonnes forcément. »

Le Média en 4-4-2 : Quel est ton parcours artistique ? Et quelle est ton actualité du moment ?

Tristan Edelman : Mon art c’est d’abord le bordel familial interculturel : des indiens d’Amérique aux slaves, en passant par les chinois et les africains. Nef de Noé à toute vitesse. Revers de la médaille : tous des immigrés donc il faut devenir quelqu’un. Et devenir quelqu’un c’est faire les meilleures institutions. Patatras : grandes Écoles, Universités et Conservatoires. Identifier, calculer, normaliser la danse, la musique, le spectacle, la philosophie. Après l’envolée, l’assommoir, après l’art, la culture, après la liberté, la soumission. Je me suis enfui. Soit je partais par anticipation, soit on me virait par anticipation… Du coup : tours du monde. Je retrouve la vérité de l’art. Si tu suis ton instinct profond, tu décloisonnes forcément. J’ai réuni la danse et les arts martiaux (MMA), les violons et les tambours, le corps et l’esprit. Création de la compagnie trans-disciplinaire Les Transe-Mutants, et vogue la galère ! Plus de 40 créations hors Institutions. Au Ministère, ça criait au miracle. Pas du tout, c’est juste que le Ministère pourrit entre-soi, ça ne connait pas les souterrains…. Mon actualité ? Je dois tout reprendre de zéro.

« Mes parents sont morts assassinés par le système en 6 mois. »

Le Média en 4-4-2 : Comment as-tu traversé ces trois dernières années complètements folles ?

Tristan Edelman : 2020 : Deuil permanent. Mes parents sont morts assassinés par le système en 6 mois. Ma mère par le système hospitalier et mon père par le système politique du confinement qui lui a rappelé la guerre. J’ai sorti un livre qui raconte cette tragédie (Au-delà de l’effondrement aux Editions Talma). Autant dire, j’ai vite compris ce qui se jouait derrière la sur-dramatisation. La mort rapide et violente des parents c’est déjà dur, mais quand tu assistes à leur agonie quotidienne et que tu reconnais la part criminelle du système et des personnes qui vont avec, je comprends qu’il y en a qui préfère se replier « c’est normal, c’est toujours bien triste la mort ». J’étais déjà impliqué dans le mouvement des Gilets Jaunes, alors dénoncer l’inquisition ça allait de soi. Je me suis de suite organisé en France, en Italie puis en Allemagne avec les figures de la « résistance » alors inconnues, j’ai monté des collectifs et des lieux pour accueillir les « récalcitrants ». J’ai perdu mes contrats car j’ai refusé de contrôler les gens. C’est viscéral. Tu fais de l’art ou tu fais le flic. Cette situation a donné lieu à des rencontres INCROYABLES. Les artistes italiens résistants m’ont commandé un opéra ! Ils n’en pouvaient plus de l’atmosphère Big Brother dans les orchestres. « Décris le monde que l’on ne veut plus et imagine le monde que l’on désire ». Depuis c’est cercle vertueux. L’opéra s’est muté en comédie musicale. La traversée de la folie et de la douleur, permettent de se repositionner, de reprendre le chant collectif et un chemin artistique digne de ce nom, je veux dire lié aux vrais enjeux et à notre fonction d’expression de la liberté et non de liberté d’expression.

Le Média en 4-4-2 : Comment vois-tu ton avenir et celui du monde artistique en général ?

Tristan Edelman : Je suis enthousiaste. Je rencontre les personnes que j’ai toujours rêvées de rencontrer et avec lesquelles maintenant j’avance. Les projets sont concrets et porteurs d’émotions et d’idées vraies. Ce que j’ai imaginé et défendu toute ma vie prend enfin tout son sens. Revenir à l’indomptable. Canal de liberté et de vérité. Lutter pour la paix. Du sens des sens l’essence. Que demander de plus ? Pour le monde artistique en général, on tire le bilan : le star system est caduc, les gens connus, pour la plupart, sont médiocres et lamentables, l’État et le Marché se tiennent par la barbichette. Mais, et c’est de loin le plus grave, c’est tout notre milieu qui s’est révélé complice. Cela dit, grâce à ces crises ( Gilets Jaunes, Covid, Ukraine, inflation, délégitimité du pouvoir…), émerge un nouvel art qui est génial. C’est encore discret, mais j’en vois très bien les contours. Et ça ne vient ni des nouvelles technologies ni des propagandes culturelles… ça c’est pour astiquer la masse hallucinée et embourgeoisée.

Je ne vous en dis pas plus pour le moment.

« L’art c’est la survie qu’on transforme en vie. »

Le Média en 4-4-2 : Merci Tristan, nous te laissons le mot de la fin.

Tristan Edelman : Possible que le capitalisme ne soit pas une fatalité. Possible de travailler en équipe. Possible de faire de l’art sans calculer ce que veut ton producteur, ton public, ton écran. L’art c’est la survie qu’on transforme en vie. Le fric n’est pas le nerf de la guerre. Le nerf de la guerre c’est ta capacité à te remettre en jeu, en question, à être de nouveau un débutant. Donc on sort des ornières, on fait son auto-critique, on active la curiosité, on bosse et on fait tout péter. Je précise, quand t’es prêt à tout reprendre de zéro c’est que tu as déjà bien avancé.

Le Média en 4-4-2

Retrouvez Tristan sur sa chaîne Youtube.

Prochainement aux éditions Talma : « La civilisation de la folie »

Nouvel album de musique : « Double joker »

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