Un investissement conséquent pour une surveillance accrue
Selon le média l’Informé, le SIG souhaite obtenir « une meilleure compréhension des recherches effectuées sur Internet par les citoyens français ». Pour ce faire, un appel à candidature a été lancé via un marché public. Ce programme représente un investissement de 5,05 millions d’euros sur quatre ans, soit 1,26 million d’euros hors taxes par an.
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Le Service d’information du gouvernement vient de lancer un nouvel appel d’offres destiné à l’écoute sociale sur Internet.
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— l’Informé (@LInforme_) October 30, 2024
Analyse approfondie des requêtes numériques
Le programme prévoit une analyse détaillée des requêtes effectuées sur les moteurs de recherche et les réseaux sociaux. L’intelligence artificielle sera utilisée pour traiter ces données massives et en extraire des tendances significatives. Cette approche, connue sous le nom de « social listening » et « search listening », permettra au gouvernement d’observer en temps réel les sujets qui intéressent les internautes.
Un dispositif structuré en cinq volets
D’après l’Informé, le nouveau marché public se décompose en cinq lots distincts, contre trois lors de la précédente version en 2021. L’objectif est d’obtenir une meilleure connaissance et une plus grande compréhension des comportements numériques des citoyens. Les données collectées concerneront notamment les recherches effectuées sur les principales plateformes numériques.
Analyse des thématiques et adaptation de la communication
L’analyse portera sur différents aspects : les thématiques recherchées, leur fréquence, les variations géographiques et temporelles, ainsi que les corrélations entre différents sujets d’intérêt. Les résultats permettront au gouvernement d’adapter sa communication et ses actions en conséquence. Et de nous museler ?
Quid de la protection des données personnelles ?
Cette initiative soulève des questions légitimes concernant la protection de la vie privée des citoyens, si elle existe encore en France. Bien que le SIG affirme respecter scrupuleusement le cadre légal et notamment le Règlement général sur la protection des données (RGPD), l’ampleur de cette surveillance numérique reste préoccupante.
Quid de la sécurité nationale ?
PLACE est la plateforme de dématérialisation des appels d’offres de l’État. Or, dans un courrier dévoilé par La Lettre, le député Loïc Kervran, qui est aussi vice-président de la commission Défense, critique l’attribution de sa gestion au groupe canadien CGI, en lieu et place de la PME Atexo qui en a encore la responsabilité. Une décision qui pose des questions de « souveraineté, voire de sécurité nationale ».
CGI, en duo avec la société française Wavestone avait déjà mis un pied dans la porte de l’État français en remportant un appel d’offres pour renforcer la cybersécurité de tous les ministères, sauf celui des Armées. Budget : 500 millions d’euros sur quatre ans. L’offre du candidat concurrent 100 % français (Capgemini, Thales, Atos et HeadMind Partners) était plus chère. Une décision qui soulevait déjà des interrogations sur la souveraineté numérique du pays.
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