
Le 8 juillet 2024, La Commission Européenne a envoyé sa mise garde sur les déficits excessifs de la France. Selon les conclusions de l’évaluation globale, le déficit public de la France a atteint 5,5 % du PIB en 2023 et devrait se situer à 5,3 % du PIB en 2024, dépassant ainsi la valeur de référence du traité de 3 % du PIB. La prochaine étape de la procédure coïncidera avec les avis de la Commission sur les projets de plans budgétaires des États membres de la zone euro afin d’assurer la cohérence entre les exigences budgétaires et la trajectoire d’ajustement des plans fiscaux structurels à moyen terme.
La Commission Européenne a envoyé sa mise garde sur les déficits excessifs de la France.
Le conseil des ministres des finances votera (et l’approuvera) le 16 juillet.
✅Le nouveau gouvernement passera donc sous tutelle budgétaire de l’UE. La France abaissée… pic.twitter.com/LORhnEijzU— Philippe Murer 🇫🇷 (@PhilippeMurer) July 9, 2024
Le Medef, principale organisation patronale française, a exprimé ses préoccupations quant à la stabilité économique du pays et a appelé le président de la République à privilégier l’intérêt national plutôt que les intérêts partisans. De son côté, l’agence de notation Standard & Poor’s a déjà dégradé la note de la France fin mai et a évoqué « une sous-pression de la note en raison du manque de rigueur budgétaire ».
Les conséquences réelles de ces élections législatives restent à déterminer, mais la France pourrait faire face à une faillite en raison d’un déficit public croissant. Sylvain Tiger, expert en économie, les élections de dimanche dernier offraient le choix entre continuer dans le système actuel ou perdre 300 milliards d’euros tous les ans en ajoutant du déficit supplémentaire avec le Nouveau Front Populaire. Et il prévient : la France sera sous la tutelle du FMI dans les 12 mois !
🧨💶« Si le #NFP arrive au gouvernement, vous pouvez clôturer vos SAS et toutes vos sociétés en France !Ça ne servira plus à rien de travailler, toute la valeur ajoutée partira dans les caisses de l’État ! Donc à quoi bon ? »
🗣️🔊Pour @Sylvain_TIGER , le programme économique du… pic.twitter.com/h62lryHOj1
— Tocsin (@Tocsin_Media) July 9, 2024
Standard & Poor’s ont tous deux mis en garde contre une dégradation de la situation économique du pays. Moody’s, une autre agence de notation, a également exprimé ses inquiétudes quant à l’abrogation potentielle de la réforme des retraites et à une baisse de la volonté gouvernementale de faire des économies, qui pourraient avoir un impact négatif sur la note française. L’agence américaine attribue actuellement la note de Aa2 à la France et qualifie la dynamique de « stable », mais craint qu’elle ne devienne « négative ».
Outre la perte de confiance dans la capacité de la France à rembourser sa dette, Moody’s s’inquiète également de la hausse du coût des intérêts payés pour la dette. Les taux d’intérêt à dix ans ont nettement augmenté au lendemain du premier tour des élections législatives, bien qu’ils n’aient pas beaucoup évolué après le second tour.
L’incertitude autour du futur gouvernement rend difficile les projections économiques, mais deux des trois programmes économiques des principaux blocs de l’hémicycle ne semblent pas faire de l’assainissement des finances publiques leur priorité.
Les voisins européens de la France suivent également de près l’évolution de la situation économique du pays. Monika Schnitzer, économiste allemande, a déclaré que l’instabilité naîtrait si le futur gouvernement français prenait ses distances avec l’Europe, ce qui pourrait entraîner une augmentation des taux d’intérêt à long terme et rendre le refinancement de la dette plus difficile.
L’avenir budgétaire du pays est donc suspendu à la formation du nouveau gouvernement et à sa capacité à maintenir un semblant de stabilité économique pour faire plaisir à Bruxelles. Mais, comme le rappelle Tom Benoit, seule une sortie de l’Eurosystème et de la Banque centrale européenne permettrait de sauver la nation.
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