Chloé Frammery est enseignante de maths en Suisse et lanceuse d’alerte. Elle a organisé plusieurs marches pour la liberté. Elle est apparue dans des vidéos sur le Covid aux côtés de Silvano Trotta, Jean-Jacques Crèvecœur et Thierry Casanovas. L’administration a lancé une procédure contre elle.
Chloé est dans « les radars de l’État » qui cherche à l’écarter de son métier depuis fin 2015. A cette époque, elle avait participé « activement à l’organisation des mobilisations historiques de la fonction publique ». Elle était dans le syndicat des profs (la FAMCO) et dans le « comité unitaire qui organisait ces mobilisations qui ont permis de faire reculer le Conseil d’État qui avait prévu de nous imposer une coupe de 5 % dans le budget de la fonction publique, le passage du travail hebdomadaire de 40 à 42 heures et une procédure simplifiée d’enquête administrative contre les fonctionnaires ». Cela « aurait permis à l’État de licencier ses fonctionnaires beaucoup plus facilement ». Heureusement, « nous avons réussi à faire en sorte que ces mesures-là ne soient pas appliquées ». Depuis « l’État, ou qui que ce soit qui se trouve derrière cette sorte d’acharnement contre moi, a vu que je pouvais déranger, éveiller les consciences et être un caillou dans la chaussure de l’appareil d’État qui nous broie chaque année un peu plus ».
La liberté serait-elle antisémite ?
Un premier entretien de service en décembre 2019 « a débouché sur un blâme à l’issue d’une procédure écrite qui m’a été donnée sept mois plus tard ». Cet entretien imposé repose sur une dénonciation de la CICAD (coordination inter-communautaire contre l’antisémitisme et la diffamation) qui a interpellé le DIP (équivalent du ministère de l’Éducation nationale) au mois de juin-juillet 2019. La raison ? Tout simplement « une vidéo que j’avais faite avec Dieudonné sur la monnaie en mai 2019 ». La dénonciation m’accuse d’avoir « tenté d’importer le mouvement des Gilets Jaunes en Suisse, ce qui est complètement faux ».
La CICAD envoie à nouveau un courrier au DIP en septembre 2020 dans lequel il est question « de la phrase que j’avais mise sur Facebook pour rouvrir mon compte : “ma page est privée et les trolls à la solde de la CICAD et de l’État à ses ordres sont invités à s’en tenir éloignés” . Cette phrase dérange apparemment la CICAD ».
Accusée complotiste, levez-vous !
« Un deuxième entretien de service devait avoir lieu le 4 février et a été reporté puisqu’on avait demandé, avec mon avocat, à voir mon dossier administratif. La DGEO a accepté le jour même de l’entretien, en fin de la matinée, que je puisse consulter ce dossier avant l’entretien. » Cette demande de consultation avait déjà été formulée en décembre par un courrier resté sans réponse… « Chose bizarre, le journal Le Temps annonce dans un article la veille de l’entretien de service (le 3 février à 19h25) que mon entretien est manqué ! Comment Le Temps était-il au courant avant mon avocat et moi-même de ce report d’entretien ? La question reste ouverte… » Le Temps est un journal mainstream soutenu par une fondation qui finance également Heidi News, le média en ligne qui m’a diffamée tout au long du mois d’octobre dans une saga d’infiltration qui s’intitulait « au cœur de la complosphère ».
Soutien à Chloé lors de son entretien de service reporté – 4 février 2021
« Je me suis donc présentée tout de même, malgré le report de l’entretien, le 4 février à la DGEO où une bonne centaine de personnes étaient présentes pour me soutenir, ce qui m’a fait énormément chaud au cœur, et j’en ai profité pour rendre mon badge de coprésidente du groupe de mathématiques pour le canton de Genève. » J’avais été élue pour trois ans par « mes collègues enseignants à ce poste qui permettait de faire la coordination entre le terrain avec les enseignants de maths et la direction générale. Le directeur de la DGEO m’a dit qu’il préférait que l’entretien se déroule dorénavant par écrit. Nous avons donc jusqu’au 19 mars pour répondre avec mon avocat à des accusations de plus en plus fallacieuses de la DGEO ».
Voici les trois accusations pouvant mener au licenciement de Chloé
- Chloé a déclaré en public avoir « reçu un blâme à l’issue du premier entretien de service, ce qui n’est apparemment pas autorisé ».
- Chloé a accepté la Quenelle d’or 2020 dans la catégorie média : « Je ne vois pas en quoi cela déroge à un quelconque règlement ou à mon cahier des charges. »
- Chloé a dit à un élève qu’il allait se tuer en prenant une pastille pour la gorge et tenté de convertir ses élèves au véganisme : « Ce témoignage est celui d’une ancienne élève, qui est la fille d’un rédacteur important du magazine Campus, financé par l’université de Genève, donc les conflits d’intérêts ne sont pas pris en compte dans cette histoire-là. N’étant pas végane moi-même, je ne vois pas comment je pourrais faire cela… »
Des soutiens plus nombreux que les accusations
Une semaine après l’entretien de service reporté, Chloé nous raconte : j’ai pu « consulter mon dossier administratif avec mon avocat. J’y ai découvert avec émoi que la plus grosse partie du dossier était constituée de mails de soutien envoyés à la DGEO de personnes qui connaissent mon histoire pour défendre ma personne et ma situation ». « Je suis touchée par ces mails qui représentent une quantité de papier plus importante que celle qui constitue mon dossier administratif à proprement parler, à savoir les rapports faits sur moi et les échanges que j’ai eus avec ma direction. » L’administration convoque à cet entretien de service « dans une période où je n’ai pas d’élève ni salaire car je suis en année sabbatique depuis septembre 2020. On peut se poser la question sur la façon de procéder de ces gens-là qui s’acharnent sur quelqu’un qui pourrait physiquement se trouver dans un coin reculé du globe en voyage, en exploration, et qui est totalement libéré de sa fonction et qui n’a aucune influence possible et potentielle sur ses élèves. Donc si le problème était mon influence sur les élèves, on est totalement hors sujet en ce moment ! »
Chloé s’est toujours conformée au cahier des charges des enseignants de Genève. Qui pourrait lui reprocher de ne pas avoir appliqué les principes suivants ?
- L’enseignant-e contribue à l’éducation des élèves qui lui sont confiés et les aide à développer leur autonomie.
- Il-elle développe selon les spécificités des disciplines les moyens d’expression des élèves et leur culture générale la plus large possible, en vue de les armer pour faire face aux changements sociaux et professionnels.
- Il-elle adopte envers ses élèves une attitude ouverte face aux dimensions sociales, culturelles et civiques de l’enseignement.
Retrouvez Chloé Frammery sur :
– YouTube (plus accessible depuis la fermeture arbitraire de Youtube)
– Twitter
– Odysse
– Rumble
On se retrouve prochainement pour une autre interview en 4-4-2 !
Propos recueillis par Yoann pour « Le Média en 4-4-2 »