Macronie : les nouveaux vitraux de Notre-Dame représenteront des langues de feu

Quand Macron impose sa vision contre l’avis des experts et du public

Lors de sa venue sur le chantier de la cathédrale, le président a fait savoir qu’il donnait une suite favorable à la demande de Mgr Laurent Ulrich, l’archevêque de Paris, d’installer des vitraux contemporains. En fait Emmanuel Macron a fini par admettre que c’était son idée à lui.
Les 4 millions prévus devront donc être pris en charge par le budget du ministère de la Culture, et non par celui de l’évêché et ses diverses fondations.
La Commission nationale du Patrimoine s’est opposée à l’unanimité à des vitraux contemporains.
Une question écrite sur le « Remplacement scandaleux des vitraux de la cathédrale Notre-Dame de Paris » a été posée à l’Assemblée.
Une pétition lancée par Didier Rykner, patron de la Tribune de l’Art, a recueilli près de 235 000 signatures.
L’association Sites & Monuments entend saisir la justice, arguant qu’une charte internationale interdit en principe de remplacer des œuvres existantes par de nouvelles créations.
Tout cela en vain ! Le ministère de la « Culture » (Rachida Dati !) a lancé un appel d’offres.

🔴 Macron a imposé en douce ses vitraux contemporains à Notre Dame de Paris. A la cave les chefs d’œuvre de Viollet le Duc ! Un outrage à l’architecture de la cathédrale. Une décision arbitraire malgré l’opposition unanime de 40 experts officiels ! Le fait du prince. Un scandale. pic.twitter.com/bqOJ818DTo

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) September 7, 2024

Pourquoi les langues de feu de la Pentecôte sur les nouveaux vitraux ?

Les vitraux devront être figuratifs et représenter la Pentecôte. La Pentecôte est l’arrivée de l’Esprit Saint après la crucifixion de Jésus (Vendredi Saint), sa résurrection (Pâques) et son ascension auprès de Dieu (jour de l’Ascension) :

« Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. » Actes des apôtres, (Acte 2, 1).

Emmanuel Macron avait déclaré à propos de l’hôpital : « C’est plus dur de le réinventer quand tout n’a pas été détruit. » Ainsi, la reconstruction de la cathédrale a-t-elle été facilitée par sa destruction. D’ailleurs, pour l’architecte en chef des monuments historiques Benjamin Mouton, son incendie ne peut être que volontaire. Avant toute investigation, les « enquêteurs » ont pourtant affirmé que l’incendie ne pouvait être d’origine criminelle. Alors, d’où est venu le feu ? Des langues de feu de l’Esprit Saint, d’un court-circuit, de la thermite ? Par crainte d’être traités de complotistes, nous choisissons la thèse de l’Esprit Saint, sinon, pour les mécréants, reste la faute à pas de chance. En tout cas, cela expliquerait pourquoi le thème de la Pentecôte a été imposé aux nouveaux vitraux.

Mais pourquoi donc la cathédrale en flamme, affichée au mur du bureau du président à l’Élysée, a-t-elle mystérieusement disparu des médias ? Pourquoi sur les photos prises dans ce bureau, un recadrage systématique a-t-il fait disparaître la terrible photo de l’incendie ?

Un jour, il faudra nous expliquer ça ! pic.twitter.com/wNTkcTpRLt

— Marcel D. (@DubreuilhMarcel) November 8, 2024

Qui va choisir l’artiste et le maître verrier ?

C’est bien connu, les artistes adorent être inspectés. Pour leur faire plaisir, un utile poste d’« inspecteur général de la création artistique » a été créé par une ministre de la Culture. À part cette très utile invention, Fleur Pellerin n’a guère laissé de souvenir — une prise illégale d’intérêts classée sans suite ne suffisant pas à distinguer un ministre d’un autre. Bernard Blistène a été durant 24 ans inspecteur général de la création artistique et c’est lui que Emmanuel Macron a nommé président d’un comité artistique de vingt membres pour choisir un artiste et un verrier (l’heureux élu ramassera environ 3 millions d’euros). On peut supputer qu’il sera en fait choisi par Emmanuel Macron, seul arbitre des élégances et du bon goût. Le comité, en fait purement consultatif, est composé de représentants de l’Etat, du diocèse de Paris et de personnalités qualifiées. Qui sont-ils ? Mystère ! Pour un petit million d’euros de plus, un musée sera installé à l’Hôtel-Dieu afin d’héberger les vitraux anciens enlevés.

Qui va gagner des millions ?

Sur une centaine de candidatures, huit ont été sélectionnées. Les projets, rendus le 4 novembre et défendus le 6 devant le jury, ne seront pas installés avant 2026. Tous font partie de l’entre-soi du marché de l’art. Il s’agit de Jean-Michel Alberola, Daniel Buren, Claire Tabouret, Philippe Parreno, Yan Pei-Ming, Christine Safa, Gérard Traquand et Flavie Vincent-Petit.

Buren favori ?

Le peintre Pierre Soulages avait créé les 104 vitraux de l’abbatiale Sainte-Foy de Conques. Il est décédé mais reste premier sur le marché de l’art. Le deuxième est Buren. Sa « Peinture aux formes indéfinies » a été vendue chez Christie’s (François Pinault) 2,17 millions de dollars. ll fait partie des artistes préférés de Bernard Blistène, ainsi que de divers ministères et autorités dont il collectionne les commandes officielles. L’une de ces commandes a beaucoup fait parler au temps de la présidence Mitterrand. De son ministère de la Culture, Jack Lang avait une vue plongeante sur les voitures garées dans la cour d’honneur du Palais Royal. Cela lui déplaisait. Malgré l’opposition de la Commission supérieure des monuments historiques, mais avec l’appui de Bernard-Henry Lévy, les colonnes de Buren ont donc pris la place d’un parking jugé inesthétique.

En ce qui concerne les vitraux, Emmanuel Macron pourrait annoncer sa préférence le 7 décembre, jour de l’inauguration de Notre-Dame de la Macronie.

À suivre.