Une sécurité pro-israélienne occupent l’Université de Toronto : « Nous voulons être une présence visible sur les campus »

Des équipes de sécurité sionistes nouvellement formées, baptisées Magen Herut Canada, ont récemment pris position sur le campus du centre-ville de l’Université de Toronto. Ce déploiement, qui ressemble étrangement à une occupation, rappelle les tactiques brutales et intimidantes employées par les forces israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, où plus de 40 000 Gazaouis ont tragiquement perdu la vie

More Jewish vigilante groups roaming the @UofT campus today. This one calling themselves J Force. https://t.co/rh6FRugSQV pic.twitter.com/AHLhtREuOF

— Samira Mohyeddin سمیرا (@SMohyeddin) September 6, 2024

Aaron Hadida, fondateur de Magen Herut Canada, se disant « activiste sioniste et israélien », justifie la présence de ces patrouilles en affirmant qu’elles visent à « maintenir l’ordre et assurer la sécurité de la communauté juive ». Cependant, ce discours de protection cache mal la réalité d’une occupation délibérée. Vêtus de chemises noires marquées « Équipe de surveillance », Hadida et ses partisans se sont positionnés en pleine collaboration avec la police de Toronto, renforçant ainsi un climat de tension et d’intimidation sur le campus.

Formé au Krav Maga, à la boxe et aux arts martiaux mixtes, Hadida a commencé à recruter des membres pour cette milice autoproclamée « Nous voulons être une présence visible sur les campus universitaires cette année, pour que les étudiants juifs sachent qu’ils sont surveillés en permanence », déclare-t-il. Mais cette « présence visible » soulève des inquiétudes légitimes, rappelant les pratiques oppressives des gardes-frontières israéliens, tristement célèbres pour leurs méthodes violentes et intimidantes en Palestine.

Tochi Osuji, un autre membre de Magen Herut Canada, va plus loin en insinuant que la police locale est impuissante à protéger les étudiants sur le campus. « Il est choquant de constater que les administrations universitaires ont été si lentes à réagir et souvent complices », affirme-t-il, renforçant l’idée d’une collusion inquiétante entre les autorités et ces groupes de sécurité privés.

Sur les réseaux sociaux, la journaliste Samira Mohyeddin n’a pas tardé à dénoncer cette situation. « Ce groupe d’autodéfense pro-israélien a-t-il obtenu l’autorisation de l’Université de Toronto pour être sur le campus ? C’est très intimidant pour vos étudiants et votre corps enseignant », a-t-elle écrit, qualifiant Magen Herut Canada de « justiciers », un terme qui reflète bien l’inquiétude grandissante face à ce qui ressemble à une occupation du territoire universitaire. La journaliste rappelle également sur son compte Instagram la présence de La Ligue de défense juive (JDL) qui est une organisation sur la liste des terroristes du FBI :

« Ils n’ont rien à faire sur le campus de l’Université de Toronto. Il y a des groupes de justiciers sionistes organisés qui errent à nouveau sur le campus de l’Université de Toronto aujourd’hui. »

.@UofT Did this vigilante pro-Israeli group get permission from you to be on campus? This is highly intimidating to your students & faculty.

Magen Herut Canada is a vigilante organization & has no right to be on campus! https://t.co/bLhqiB2Wg2 pic.twitter.com/XN6rCkT7Vg

— Samira Mohyeddin سمیرا (@SMohyeddin) September 3, 2024

En parallèle, une autre équipe de sécurité, JForce Security Inc., est également active sur place, offrant des services similaires, allant des patrouilles de quartier aux enquêtes privées. Cette multiplication de forces de sécurité privées sur le campus inquiète les parents d’étudiants quant à la véritable nature de leur mission et au message menaçant qu’elles envoient à la jeunesse étudiante pro-palestinienne.

Il est crucial de s’interroger sur l’impact de telles actions sur la communauté universitaire et sur les conséquences potentielles de cette militarisation des espaces académiques. Dans un contexte où la violence et l’intimidation sont devenues monnaie courante dans les territoires palestiniens occupés, l’apparition de ces groupes de sécurité pro-israéliens au cœur de l’Université de Toronto semble faire écho à une forme d’occupation moderne, qui devrait susciter une vigilance et une condamnation sans équivoque.