
Selon Sophie Bessis, le sionisme est avant tout un projet colonial. Les fondateurs du sionisme, comme Théodore Herzl, ne niaient pas cette dimension coloniale. À la fin du 19e siècle, la colonisation était largement acceptée et le sionisme s’inscrivait dans ce contexte. Herzl envisageait de créer un « morceau d’Occident » dans un Moyen-Orient perçu comme barbare et arriéré.
« Le projet colonial sioniste ne choque pas les occidentaux, car ils en ont été les porteurs pendant une partie importante de leur histoire. »
Cependant, au moment de la création de l’État d’Israël en 1948, le contexte avait radicalement changé. Le monde était en plein mouvement de décolonisation, avec l’indépendance de l’Inde en 1947 et de l’Indonésie en 1949, entre autres. Le projet colonial était alors totalement délégitimé, obligeant l’État d’Israël à adopter une nouvelle rhétorique, se présentant comme un retour à la terre ancestrale plutôt qu’une colonisation.
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