L’Affaire Marie-Hélène Dini : Lorsque la loge maçonnique de Puteaux devient une agence de tueurs à gages

L’affaire Marie-Hélène Dini, qui a éclaté en septembre 2020, avait été (presque) passée sous silence dans les médias. Le projet d'assassinat de cette femme de 54 ans avait été orchestré au sein de la loge maçonnique Athanor de Puteaux (Hauts-de-Seine).

mise à jour le 06/09/24

Un projet d’assassinat brouillon et des moyens disproportionnés : l’affaire Dini continue de fasciner par sa gravité.

L’enquête, menée par la brigade criminelle, a conduit à l’arrestation de six hommes, dont quatre militaires. Selon les informations disponibles, Jean-Luc Bagur, le commanditaire présumé, est un ancien de la DGSE, membre de la loge maçonnique en question. Deux autres maçons de cette loge avaient été également placés en garde à vue.

L’affaire est d’autant plus complexe qu’elle mêle d’anciens membres des services secrets français, la DGSE et la DGSI. Le mobile du crime reste flou, mais il semblerait que des rivalités professionnelles dans le secteur du coaching d’entreprise soient à l’origine de ce projet macabre. La tête de Marie-Hélène Dini avait été mise à prix pour 20 000€.

Comme le dit Aurélien Poirson-Atlan, aujourd’hui en France tu peux éliminer un concurrent professionnel pour deux livrets A (à condition peut-être d’être franc-maçon et de ne pas tomber sur des pieds nickelés).


Les connexions maçonniques, bien que mentionnées par certaines sources, n’ont pas été pleinement explorées par les médias, laissant planer un voile de mystère sur cette affaire déjà sulfureuse.

En 2021, une enquête de Radio France révélait que Jean-Luc Bagur aurait demandé à son ami Frédéric Vaglio, spécialiste de la sécurité privée, de contrer les actions de Marie-Hélène Dini, l’une de ses concurrentes coachs. Elle a créé un syndicat afin de mieux réglementer la profession. Bagur craint de perdre des clients. Il estime que Marie-Hélène Dini cherche à « niveler la profession vers le bas ».

Il entame alors avec Stéphanie Chupin, la compagne de Vaglio, une campagne intense de lobbying auprès du ministère du Travail et de l’organisme France compétences chargé de la certification des diplômes. Stéphanie Chupin fait jouer ses contacts. Depuis sa boîte mail du Conseil d’État, son ancien patron, Henri Plagnol écrit au directeur de France compétences afin que Jean-Luc Bagur obtienne un rendez-vous. Un courriel consulté par Radio France est signé « Henri Plagnol, ancien ministre ».

Contacté par la cellule investigation de Radio France, l’ancien maire de Saint-Maur-des-Fossés affirme ne pas avoir été rémunéré pour cela. Julien Dray lui aussi est intervenu dans ce dossier. Il aurait reçu 5 000 euros selon les déclarations des mis en cause. Mais au téléphone, le socialiste a refusé de répondre aux questions des journalistes, estimant que « cela ne nous regardait pas ».

Chères lectrices, chers lecteurs,

Soyez acteur du changement en soutenant un journalisme véritablement indépendant et de qualité en vous abonnant à notre média financé par les dons de personnes comme vous.

Accédez à des contenus exclusifs
et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

partagez cet article !

Pas encore de commentaire sur "L’Affaire Marie-Hélène Dini : Lorsque la loge maçonnique de Puteaux devient une agence de tueurs à gages"

Laisser un commentaire

Newsletter

La Boutique du 4-4-2

Faits-divers

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous