En Colombie, la police tire à bout portant sur les manifestants

mise à jour le 10/05/21

En France les Gilets Jaunes ont commencé à manifester contre une augmentation du carburant, puis contre bien d’autres abus. Ils n’ont pas été assez soutenus, Macron a toute liberté à présent de détruire le pays. En Colombie, comme en France, les manifestations ont débuté contre une réforme fiscale (hausse de la TVA, etc.). Vingt morts et une centaine de blessés après, la réforme est retirée le 2 mai, mais semble n’être que l’arbre qui cache la forêt. Les manifestants demandent la démission du président Ivan Duque.

Les Colombiens en ont assez des mesures politiques prises dans la gestion de la crise sanitaire. Ils ont subi un long couvre-feu de plusieurs mois, où les hommes et femmes étaient autorisés à sortir par jours alternés. En Colombie, ne pas travailler signifie pas de salaire, pas de salaire signifie pas d’aide sociale, pas d’aide sociale, pas d’argent, pas à manger. Généralement les personnes mangent le soir leur revenu de la journée. Ce pays qui vit habituellement du tourisme se retrouve fortement en difficulté depuis le début de la gestion de la crise sanitaire. Le chômage est à 16 %, 42,5 %  de la population vivent sous le seuil de pauvreté et 15 % dans une extrême pauvreté.

Les Colombiens en ont assez de la militarisation de la société (415 538 soldats et policiers pour 50 millions de Colombiens, quand, pour 67 millions d’habitants, la France en a  346 317).

Les Colombiens en ont assez de la violence — des leaders sociaux sont chaque jour assassinés —, de la « Justice » qui permet à l’ancien président, Alvaro Uribe, d’échapper à un procès pour corruption et de continuer à gouverner à la place de Iván Duque qui n’est qu’une marionnette.

Les Colombiens ont commencé à manifester pacifiquement, fermement et en nombre autour du 26 avril. Dans la nuit du 3 mai les massacres se sont intensifiés – tirs à bout portant, détentions arbitraires. On compte 37 morts, 89 « disparus », 800 blessés, 10 agressions sexuelles. Dans la nuit du 4 au 5 mai, Bogotá et Medellín ont subi un redoublement de violence de la police et de l’armée. Cali, où la mobilisation et la répression sont les plus intenses, semble en état de siège.

Les journaux n’ont qu’un rôle de propagande. El Espectador condamne les vandales qui incendient les commissariats. El Tiempo déplore que des indigènes Miskitu aient renversé la statue de Gonzalo Jimenez de Quesada, fondateur de Bogota. Dans El Heraldo le conseiller présidentiel pour la sécurité déclare que derrière le vandalisme des manifestants, se cache le vice-président du Parti socialiste du Venezuela.

L’information vient des Colombiens eux-mêmes, malgré les coupures internet, les difficultés. Des brides d’informations passent sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter et Instagram. Des vidéos choquent montrent des tirs de policiers sur les civils, des tirs de chars sur la population de manière arbitraire. Un témoignage parmi d’autres :

Les États-Unis ont toujours soutenu les gouvernements d’extrême droite en Colombie, alliés précieux contre les gouvernements de gauche (Venezuela, Nicaragua, Cuba). De plus l’armée américaine dispose de sept bases en Colombie…

L’ONU, sans mobiliser ses forces de sécurité pour autant — les États-Unis ont un droit de veto — , condamne la répression disproportionnée, dont ses représentants ont eu aussi à souffrir. 

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