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Yahya Sinwar, chef du Hamas, tué lors d’une opération israélienne à Gaza

Yahya Sinwar, chef du Hamas, a été tué lors d'une frappe israélienne à Gaza. Bien que certains voient cette mort comme une opportunité pour des négociations de paix, d'autres craignent une escalade des violences dans la région.

mise à jour le 18/10/24

Phyllis Bennis souligne que la clé d’un cessez-le-feu réside dans l’arrêt des livraisons d’armes américaines à Israël.

Yahya Sinwar, cerveau présumé de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 a été abattu par l’armée israélienne. Le chef du Hamas a été tué lors d’une frappe ciblée au cœur de Gaza.

L’armée d’occupation israélienne a reconnu, par la voix de son porte-parole Daniel Hagari, que l’assassinat du chef du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) Yahya Sinwar dans la bande de Gaza était une coïncidence.

« Nous ne savions pas qu’il était là. Au début, nous l’avons identifié comme un homme armé à l’intérieur d’un des bâtiments, et il a été vu, masqué, jetant une planche de bois vers le drone quelques secondes auparavant. il a été tué. »

Une opportunité pour la paix pour les occidentaux… Netanyahou veut plus de sang !

La mort de Sinwar a suscité des réactions variées sur la scène internationale. Certains dirigeants occidentaux y voient une opportunité de mettre un terme aux hostilités dans la région. Le président américain Joe Biden a exprimé cet espoir dans une conversation avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, affirmant que la disparition de Sinwar pourrait ouvrir la voie à des négociations de paix et à la libération des otages retenus à Gaza.

Netanyahou, quant à lui, a adopté un ton plus ferme, déclarant que la guerre n’était pas terminée. Il a souligné l’importance de poursuivre les opérations militaires jusqu’à ce que tous les otages soient libérés. « Aujourd’hui, nous avons infligé un coup au mal, mais notre mission n’est pas terminée », a affirmé Netanyahu dans un message vidéo. Il a également qualifié cet événement de « début de la fin » du conflit tout en avertissant que la lutte se poursuivrait.

Escalade des tensions au Moyen-Orient

Si la mort de Yahya Sinwar est perçue par certains comme une avancée vers la fin du conflit, d’autres redoutent une escalade des violences dans la région. En effet, l’attaque pourrait intensifier les hostilités avec les alliés du Hamas, notamment le Hezbollah au Liban, et provoquer des représailles de la part de l’Iran. Le Hezbollah a d’ailleurs annoncé un renforcement de ses attaques contre Israël, signalant l’utilisation de missiles à guidage de précision pour la première fois.

La paix à Gaza ne passera pas par l’élimination de dirigeants

C’est en arrêtant les livraisons d’armes américaines à Israël, et non en tuant Sinwar, que l’on parviendra à un cessez-le-feu à Gaza, selon Phyllis Bennis, chercheuse à l’Institute for Policy Studies et conseillère internationale auprès de Jewish Voice for Peace, a-t-elle déclaré à Al Jazeera.

« Il y a toujours eu un chemin vers un cessez-le-feu et cela doit commencer par l’arrêt par les États-Unis de leurs livraisons d’armes qui permettent à la guerre de continuer », a déclaré Bennis à Al Jazeera.

« Je ne pense pas que la situation changera si Blinken se rend dans la région ou si Biden appelle Netanyahou. Rien de tout cela n’a vraiment d’importance. Leurs paroles n’ont aucune importance si leurs actes ne changent pas et si ces actes continuent à fournir à Israël toutes les armes dont il a besoin pour permettre à cette guerre et à ce génocide de continuer », a déclaré Bennis.

« Il n’y a aucune raison au monde pour qu’ils considèrent la mort d’un autre dirigeant du Hamas – cette fois-ci Yahya Sinwar – comme un changement. La guerre a été menée contre toute la population de Gaza et non contre un seul homme », a-t-elle déclaré.

Les implications pour le Hamas et la résistance palestinienne

Le Hamas, qui n’a pas encore réagi officiellement à la mort de Sinwar, se retrouve décapité après l’assassinat d’Ismaël Haniyeh en juillet dernier. Cependant, plusieurs experts estiment que l’élimination de ces leaders ne suffira pas à affaiblir durablement le mouvement. Selon Sébastien Boussois, spécialiste du Moyen-Orient, la mort de Sinwar pourrait même « déclencher de nouvelles vocations » parmi les jeunes Palestiniens.

L’Iran, soutien historique du Hamas, a également réagi en déclarant que la « mort en martyr » de Sinwar servirait d’exemple pour les générations futures. « L’esprit de résistance ne mourra pas », a affirmé la mission iranienne auprès de l’ONU.

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