Politique

Thierry Breton poursuit son parcours chaotique : il redevient lobbyiste chez Bank of America

Thierry Breton avait pourtant suivi un parcours sans faute : scolarité à l'École alsacienne, prépa à Louis le Grand, Supélec et même service national très chic au titre de la coopération au lycée français (privé) de New York (49,925 $/an par élève). Alors, pourquoi mener une vie d'aventurier ? Mystère !

mise à jour le 18/01/25

Quand Thierry Breton privatise, les entreprises trépassent : une histoire de désastres économiques.

Quand Thierry Breton passe, les entreprises trépassent

Thierry Breton privatise Thomson

En 1997, Jacques Chirac l’a nommé PDG de Thomson. En 1998, l’État, propriétaire à 100 % du groupe, fait entrer dans le capital de la société DirectTVn Microsoft et NEC. Thierry Breton fait ses valises en 2002, juste à temps pour ne pas être entraîné dans la tourmente. Thomson disparaît peu à peu, partagé entre des groupes chinois (TCL), indien (Videocon) et américains (Technicolor, Talisman).

Thierry Breton privatise France Télécom

Nommé par le gouvernement de Chirac, Thierry Breton débarque à France Télécom, le 2 octobre 2002. Là aussi il privatise à tout-va jusqu’en septembre 2004.

Thierry Breton tisse sa toile

  • Thierry Breton a été membre du conseil d’orientation de l‘institut Aspen, think tank des plus grosses banques et entreprises mondiales, financé par la Fondation Bill et Melinda Gates et, entre autres, par l’Open Society de George Soros. Objectif : lutter contre la désinformation populiste tout en formant les Young Leaders à la bonne parole de la classe dominante.
  • Depuis 2001, il a été administrateur du musée du septennat de Jacques Chirac. Et sa gestion est là aussi calamiteuse. Bilan 2008 : recettes 200 000 euros, dépenses : 1,7 million.
  • Depuis 2003, il a été membre du Conseil stratégique pour l’attractivité de la France dont l’objectif est de « sortir la France de l’impasse de l’Etat-providence ».
  • Depuis 2004, il a été conseiller de Fondapol, think tank fondé par un conseiller de Jacques Chirac. Dotation initiale : 750 000 euros. Budget de fonctionnement au frais de l’État : 2 millions d’euros. Locaux spacieux 53 quai d’Orsay, Paris 7e.

Ministre de l’Économie !

Tout naturellement Thierry Breton est devenu ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, de 2005 à 2007, sous la présidence de… Jacques Chirac. Il poursuit la privatisation d’EDF-GDF, des autoroutes (ASF, APRR, SANEF) et de groupes industriels comme Alstom. Emmanuel Macron prendra le relais pour Alstom, entre autres.
Thierry Breton invente le bouclier fiscal pour alléger l’impôt sur la fortune. En 2018, Emmanuel Macron prendra le relais en supprimant l’ISF.

Thierry Breton coule Atos

Nommé président du directoire en 2008, Thierry Breton devient PDG d’Atos l’année suivante. En échange de l’installation de 35 millions de compteurs Linky, opération industrielle dont l’absurdité a été démontrée par la Cour des comptes (voir son rapport de 2018, p. 253), la « France » fait un cadeau de 5,7 milliards d’euros à Atos et Enedis. Cela ne suffira pas à éviter la descente aux enfers d’Atos, victime de la gestion de Thierry Breton qui fut pourtant élu Stratège de l’année par Les Échos en 2011 pour sa gestion d’Atos Il fuit l’entreprise avec, dans ses valises, 26 millions d’euros bruts d’euros gagnés sur la bête et 50 millions d’euros de stock-options.

Il a fait ses preuves : Macron le récompense

le 24 octobre 2019, Emmanuel Macron propose un poste pépère de commissaire européen chargé de la politique industrielle, du marché intérieur, du numérique, de la défense et de l’espace (270 000 € net/an). Parallèlement, Thierry Breton quitte le conseil consultatif de Bank of America, dont il a été membre depuis janvier 2013.

Le règlement, c’est le règlement !

Au nom de la Commission européenne, Thierry Breton attaque la plateforme X d’Elon Musk, l’homme le plus riche du monde et sans doute le plus puissant depuis l’élection de Donald Trump. « Les obligations du DSA s’appliquent sans exception ni discrimination à la modération de l’ensemble de la communauté d’utilisateurs et du contenu de X (y compris vous-même en tant qu’utilisateur avec plus de 190 millions de followers) », a écrit Thierry Breton dans sa lettre à Elon Musk. Selon la règlementation de l’UE, la modération (traduction : censure) doit bannir les contenus illégaux et la désinformation (traduction : toute opinion n’allant pas dans le sens des intérêts de l’État profond).
Elon Musk le traite par la blague : “S’il n’arrête pas avec ses bêtises, je vais annuler sa note de frais de coiffeur. C’est cruel, je sais, mais…”

Pantouflage

Il est temps de s’en aller pour Thierry Breton, d’autant plus qu’il ne s’entend pas avec Ursula von der Leyen laquelle est reconduite à la présidence de la Commission européenne. Il démissionne et part en septembre 2024 pour redevenir consultant chez… Bank of America rémunéré (combien ?) pour trois séances annuelles. Et cela sans le délai de trois ans prévu légalement pour éviter les conflits d’intérêts. Ce pantouflage tout ce qu’il y a de plus évident ne semble choquer personne.

Pantouflage : Délit puni de trois ans d’emprisonnement et d’une amende de 200 000 €. Le Législateur a voulu moraliser le passage des agents publics dans des entreprises privées pour éviter que ces derniers soient amenés à faire bénéficier leurs nouveaux employeurs du réseau de relations ou d’amitiés qu’ils ont pu créer dans la fonction publique. (Code Pénal, Article 432-13)

L’homme de la situation

De toute façon, avec sa retraite de 711 000 €/an, ses 200 millions d’euros de patrimoine personnel, sans oublier de quoi se loger : demeure d’architecte à Montparnasse, maison de Léopold Sédar Senghor au Sénégal, loft new-yorkais, château de Gargilesse-Dampierre, Thierry Breton ne semble pas souffrir de ses nombreux départs, bien au contraire ! Pourtant, au lieu de jouir de sa retraite, il recommence !
Le boycott des annonceurs pro-démocrates ayant fait s’effondrer la valeur de X, les dettes d’Elon Musk sont devenues invendables au grand dam de Bank of America qui lui a prêté quelques milliards pour l’achat de X.
Après ses accrochages avec Elon Musk, dans un ultime retournement de veste, Thierry Breton va-t-il plaider pour un retour des publicités sur X ? Il est sans nul doute l’homme de la situation pour régler le problème au niveau européen. Mais cela ne s’appellerait-il pas du lobbying ?

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1 commentaire sur "Thierry Breton poursuit son parcours chaotique : il redevient lobbyiste chez Bank of America"

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  1. Thierry Breton, le naufrageur de toutes les entreprises où il sera passé, culturellement et génétiquement traitre à la France mais rapace scrupuleux quant à son enrichissement personnel, n’aura été qu’un lobbyiste, un agent d’influence des USA via l’UE. Si tout ce que touche Macron se transforme en merde, là où passe Bretton la ruine s’installe. Mais il n’est pas le seul. Il me vient à l’esprit un autre destructeur diplômé, un « grand » chef d’entreprise français, la « grande » Anne Lauvergeon, madame chocolats fourrés comme les coups du même nom qui lui sont familiers et son mari monsieur Fric le bien nommé eu égard à la volatilisation d’un magot conséquent ayant trait aux tractations douteuses AREVA-URAMIN, aux bilans truqués de « la » Anne qui a quasiment réussi la ruine du nucléaire français, une « prouesse » dont on ne parle plus guère. Ni oubli ni pardon.

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