Les sanctions contre la Russie provoquent l’effondrement de l’euro… Le ministre Bruno Le Maire s’est totalement trompé !

mise à jour le 15/07/22

« Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe », avait proclamé, hystérique, Bruno Le Maire le 1er mars. À peine quatre mois plus tard, on constate qu’il s’est totalement trompé. Si le rouble a augmenté de plus de deux fois et demie sa valeur face au dollar, l’euro, lui, n’en finit plus de dégringoler. Aujourd’hui, il s’approche de la parfaite parité avec le billet vert américain, alors qu’il y a un an, il valait 1,20 dollar !

Pour ceux qui espèrent que cela va s’arrêter, autant le dire, avec les prix de l’énergie qui flambent, c’est mal barré. Une situation d’autant plus préoccupante pour l’Union européenne que l’inflation explose depuis l’an dernier aux États-Unis, pour atteindre les plus hauts niveaux depuis plus de trente ans. Supérieure à celle de la zone euro, elle aurait donc dû logiquement impacter davantage nos concurrents d’outre-Atlantique.

Coût de l’énergie et coût de la dette divisent l’Europe

Quand la Réserve fédérale des États-Unis a encore de la manœuvre pour rehausser ses taux en conséquence, la zone euro se voit, elle, tiraillée entre le Nord pris à la gorge par le coût de l’énergie, où les Allemands en tête feront tout pour augmenter les taux d’intérêt afin de rééquilibrer leur balance commerciale, et le Sud surendetté (Grèce, Espagne, Portugal, Italie et même France) dont chaque nouveau point d’inflation augmente de façon insoutenable le coût de l’endettement.

Allemagne : non à l’inflation, oui à la hausse des taux

Les Allemands, qu’une telle politique européenne commence à sérieusement échauffer, semblent bien déterminés à ne rien lâcher. Et pour cause, les sanctions contre la Russie faisant s’envoler le coût de l’énergie (lire à ce sujet notre analyse sur les conséquence des prédictions de Schwab), c’est toute la balance commerciale qui faisait la fierté de la quatrième puissance économique du monde qui part en vrille. Pour la première fois depuis la réunification, elle est en déficit : un milliard d’euros rien que pour le mois de mai, et ça n’est assurément qu’un début. Lundi 4 juillet, Joachim Nagel, président de la Bundesbank, la banque centrale allemande, a mis en garde la Banque centrale européenne contre toute tentative visant à faire baisser les coûts d’emprunt des pays du Sud de la zone euro. Il a estimé que l’accent devrait être mis sur la lutte contre l’inflation, qui pourrait nécessiter plus de hausses de taux d’intérêt que prévu.

L’écart des taux entre Nord et Sud de l’Europe se creuse

Comme le reconnaît enfin Christine Lagarde à demi-mot en sortant de derrière les fagots son mystérieux outil anti-fragmentation, censé rééquilibrer miraculeusement le Nord et le Sud, la zone euro subit une fragmentation sans précédent des différents taux d’emprunt (les « spread », dans le jargon financier). Autrement dit la différence de taux entre les différents pays de l’Union européenne devient catastrophique pour l’unité de la monnaie unique. D’ailleurs, le ton alarmiste du discours qu’elle a tenu tranche avec la prudence adoptée depuis plus d’un an, quand elle invitait à ne pas « surréagir ».

La récession annonce la fin de l’euro

C’est donc bien la confiance dans l’euro qui est fondamentalement atteinte, et c’est peu dire que la santé de l’Union européenne inquiète les marchés. La politique économique des va-t-en-guerre a engendré un risque de récession considérable, aujourd’hui reconnu même par Andrea Enria, le responsable de la supervision bancaire de la BCE. « Le scénario de la récession doit être désormais anticipé par les banques européennes », a-t-il prévenu lors d’une audition devant le Parlement européen.

Une situation pourtant si prévisible ! On en vient à se demander comment ces gros malins du gouvernement, après avoir envoyé l’industrie en Chine, explosé la dette, l’avoir indexée sur l’inflation et paralysé pendant deux ans le pays et son économie, pensaient réellement mettre à terre la Russie et recevoir les lauriers de la gloire en se privant du gaz le moins cher du monde, au moment même où ils en avaient le plus besoin. Là où la crise grecque de 2015 et l’annonce du Brexit en 2016 ont échoué, les alliés de Zelensky et des États-Unis seraient-ils parvenu à faire entrer l’euro, et toute l’union qui le soutient, dans sa phase terminale ?

Et que penser des européistes se prenant les pieds dans le tapis ? Voilà des années, des décennies, que nombre d’économistes et de souverainistes préviennent que les monnaies plurinationales finissent toujours par exploser, et que, du fait même de leur impossibilité à garder homogènes les taux d’emprunt entre les pays, aucun plan de sauvetage ne saurait en guérir les défauts congénitaux. Par ailleurs, on le sait bien, ce sont ceux qui tiennent la monnaie qui tiennent l’État ; avec la marionnette Macron à la solde de l’empire étatsunien, nous en avons aujourd’hui un dramatique exemple.

Alors, que conclure ? qu’ils sont encore plus crétins qu’on ne le pensait ou que le coup de grâce n’est qu’une sournoise manœuvre pour sauver les meubles ? ou peut-être encore, simplement, que la grande réinitialisation ne fait que poursuivre son cours, et que s’appliquent de jour en jour les projets de Klaus Schwab et de la famille Rothschild pour faire table rase avant d’imposer leur nouvel ordre et leur monnaie mondiale. Bêtise, zèle, plan machiavélique ? ce sera à l’appréciation de tout un chacun, car, quoi qu’il en soit, la fin de l’euro sera en fin de compte tout sauf une mauvaise nouvelle.

Sylvain pour Le Média en 4-4-2

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