Selon le New York Times, les autorités américaines ont affirmé que l’avion était connu pour expédier des armes pour les forces de défense russes. Le ministère sud-africain de la Défense a déclaré dans un communiqué mercredi dernier que l’avion avait transporté du courrier diplomatique pour l’ambassade de Russie. Les autorités sud-africaines ont refusé de préciser exactement ce qui avait été chargé et déchargé de l’avion.
La décision de l’Afrique du Sud de laisser atterrir l’avion contreviendrait aux efforts américains pour isoler la Russie en raison de son invasion de l’Ukraine. Bien que l’Afrique du Sud ne soit pas liée par les sanctions américaines, l’atterrissage ne fera qu’aggraver les relations tendues avec les États-Unis, a déclaré Steven Gruzd, un chercheur de la relation entre la Russie et l’Afrique au sein de l’Institut sud-africain des affaires internationales.
L’Afrique du Sud a proclamé sa neutralité dans le conflit Russie-Ukraine, mais sa politique étrangère s’incline de plus en plus vers la Russie. Selon Steven Gruzd, chercheur des relations Russie-Afrique à l’Institut sud-africain des affaires internationales, c’est un choix délibéré de la part de l’Afrique du Sud. Il faut dire que les grandes puissances émergentes actuelles, à savoir les BRICS, sont composées du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud. Par conséquent, il est tout à fait logique que l’Afrique du Sud penche davantage vers la Russie. N’en déplaise à l’Amérique !
Selon Business Day, une agence de presse sud-africaine, l’atterrissage intervient alors que les États-Unis s’inquiètent déjà de savoir si le gouvernement de Pretoria a aidé Moscou pendant la guerre en Ukraine.
Les États-Unis ont averti l’Afrique du Sud qu’elle pourrait subir des représailles si elle était surprise à fournir un soutien matériel à la guerre russe. Lors d’une visite en Afrique du Sud en janvier, la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que les États-Unis réagiraient « rapidement et sévèrement » aux gouvernements qui violent les sanctions américaines, un message qu’un autre responsable du Trésor a réitéré lors d’une réunion avec la délégation sud-africaine lors de la dernière réunion de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
Le sénateur Jim Risch de l’Idaho, le chef de file républicain de la Commission des relations étrangères du Sénat, a déclaré dans un communiqué que l’autorisation d’atterrir était une offense aux relations de l’Afrique du Sud avec les États-Unis.
Il semblerait que les menaces de l’ancienne superpuissance mondiale, les États-Unis, n’aient plus le même impact sur ses alliés. A l’image d’un Biden qui se perd dans les couloirs de la Maison Blanche, l’Amérique est en train de sombrer sous le regard d’un monde où les puissances émergentes prennent le contrôle. En attendant, le prochain sommet des BRICS en Afrique du Sud se tiendra du 22 au 24 août prochain à Durban et réunira tous les chefs d’État membres de l’organisation.
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