L’administration Obama a sciemment financé une filiale avérée d’al-Qaïda

mise à jour le 04/03/21

Obama a sciemment financé une filiale avérée d’al-Qaïda

Le Forum du Moyen-Orient a découvert que l’administration Obama avait donné son accord à une subvention de 200 000 $ issus de l’argent du contribuable pour une filiale d’al-Qaïda au Soudan, dix ans après que le Trésor américain l’ait désignée comme une organisation de financement du terrorisme. Plus étonnant encore, les représentants du gouvernement ont expressément autorisé le déblocage d’au moins 115 000 $ de cette subvention même après avoir pris connaissance qu’il s’agissait d’une organisation terroriste avérée.

L’histoire a commencé en octobre 2004, lorsque le Service de contrôle des actifs étrangers du Trésor (OFAC en anglais pour US Treasury Department’s Office of Foreign Assets Control) a classé l’Organisation internationale de Secours islamique (OISI) basée à Khartoum, aussi connue sous le nom d’Agence Islamique de Secours pour l’Afrique (AISA), comme une organisation finançant le terrorisme. Il en a été décidé ainsi à cause des liens d’OISI avec Oussama Ben Laden et son organisation Maktab al-Khadamat (MK), précurseur d’al-Qaïda.

Selon le Trésor américain, en 1997 l’OISI a créé une coopération officielle avec le MK. En 2000, l’OISI avait déjà récolté cinq millions de dollars pour le groupe de Ben Laden. Le département du Trésor note que les responsables de l’OISI avaient même cherché à aider à « déménager [Ben Laden] pour lui assurer un refuge ». Il rapporte plus tard que l’OISI avait levé des fonds en 2003 en Europe occidentale spécifiquement destinés aux attentats suicides du Hamas.

La classification de 2004 incluait toutes les branches de l’OISI, y compris un bureau états-unien nommé Agence de Secours islamique pour l’Amérique (IARA-USA en anglais pour Islamic American Relief Agency). On a fini par apprendre que cette branche américaine avait illégalement transféré plus de 1,2 million de dollars à des rebelles irakiens ainsi qu’à d’autres groupes terroristes, dont ferait partie le terroriste afghan Gulbuddin Hekmatyar. En 2010, le directeur exécutif d’IARA-USA et un membre du conseil d’administration ont plaidé coupables de blanchiment d’argent, de vol de fonds publics, de conspiration, ainsi que d’autres accusations.

L’influence de l’OISI s’est aussi étendue à Washington. L’ancien membre du Congrès des Etats-Unis Mark Siljander (Républicain, du Michigan) a plaidé coupable en 2010 pour obstruction à la justice et pour avoir été un agent étranger non enregistré, après que les procureurs ont découvert que l’IARA-USA l’avait payé 75 000 $ — en détournant l’utilisation de subventions de l’Agence américaine pour le Développement international (USAID) — pour faire du lobbyisme sur le gouvernement afin de tenter de retirer l’organisation caritative de la liste des terroristes.

Malgré cette histoire bien documentée, en juillet 2014 l’USAID a attribué un prix de 723 405 dollars à World Vision Inc., une organisation caritative évangélique internationale, pour « améliorer la qualité de l’eau, son assainissement et l’hygiène, ainsi que pour améliorer la sécurité alimentaire dans l’Etat soudanais du Nil Bleu ». De ces fonds, 200 000 $ ont été versés à un sous-bénéficiaire : l’OISI.

En réponse à une enquête du Forum du Moyen-Orient, un responsable de l’USAID explique que World Vision les avait alertés en novembre 2014 sur la possible classification d’OISI sur la liste des organisations terroristes. L’USAID a ordonné à World Vision de « suspendre toute activité avec l’OISI » et a informé le département d’Etat, l’OFAC et le bureau de l’inspecteur général de l’USAID. L’USAID et World Vision ont par la suite attendu que l’OFAC confirme si oui ou non l’OISI était classée sur la liste.

Les emails de l’USAID obtenus par le Forum du Moyen-Orient révèlent qu’en janvier 2015, World Vision se montrait mécontent de l’attente de l’évaluation par l’OFAC. Mark Smith, directeur principal de l’humanitaire et des affaires urgentes pour World Vision, a écrit à l’USAID pour leur signifier que l’Agence de secours Islamique « avait effectué un excellent travail » pour World Vision dans le passé et que « paralyser les relations contractuelles durant une si longue période revient à exercer une pression significative » sur les relations de World Vision avec le régime soudanais. Smith a aussi révélé que World Vision avait soumis une note à l’OFAC indiquant son « intention de retravailler avec [OISI] et de traiter avec [OISI] » si l’OFAC ne répondait pas dans les sept jours.

La déclaration de World Vision a stupéfié les officiels de l’USAID, qui se sont plaints que le comportement de World Vision « n’avait aucun sens ». Daniel Holmberg, un responsable de l’USAID a envoyé un email à un collègue : « S’ils ont réellement dit qu’ils voulaient recommencer à travailler avec l’OISI, alors qu’ils savaient qu’il y avait 99 % de chances que l’OISI fût sur la liste, alors je suis préoccupé par notre partenariat avec eux, et je me demande s’il doit être poursuivi. »

Le 23 janvier, l’OFAC a confirmé que l’OISI était un organisme sanctionné et a refusé à World Vision « une autorisation pour s’engager dans des transactions avec [OISI] ». Mark Smith et le directeur du programme national de World Vision au Soudan ont exprimé leur déception, déclarant qu’ils étaient en discussion avec l’OISI ainsi qu’avec la Commission d’Aide humanitaire du régime soudanais en charge du contrôle des activités des organisations caritatives internationales au Soudan.

Malgré la décision de l’OFAC, en février, World Vision a écrit à l’OFAC et à Jeremy Konyndyk, représentant de l’administration d’Obama (qui par la suite occupa le poste de directeur du Bureau de USAID d’Assistance en cas de catastrophe à l’étranger), pour obtenir de l’OFAC d’autoriser à nouveau l’USAID à régler à l’OISI « les sommes dues pour le travail réalisé ». Selon Larry Meserve, directeur de mission pour l’USAID au Soudan, World Vison a fait valoir que s’ils ne payaient pas l’OISI, « le programme entier serait compromis ».

Pendant que World Vision attendait une décision, le 22 février, un journal soudanais pro-régime, Intibaha, a rapporté que les dirigeants politiques soudanais avaient réclamé que World Vision soit expulsé de l’Etat soudanais du Nil Bleu. Le spécialiste des opérations aux catastrophes de l’USAID Joseph Wilkes et Mark Smith de World Vision ont supposé que c’était une « punition » pour l’annulation de la subvention à l’OISI ; l’OISI, qu’un officiel de USAID a considérée comme « étroitement liée au gouvernement [soudanais] ».

Puis, de façon incroyable, le 7 mai 2015 – après « une collaboration étroite et des consultations avec le département d’État » — l’OFAC a accordé une autorisation pour la filiale de World Vision, World Vision International, lui permettant « un seul transfert d’approximativement 125 000 $ à l’OISI », dont « 115 000$ pour services rendus sous couvert de la sous-traitance avec l’USAID » et 10 000 $ « pour divers accords financiers entre Irish Aid et World Vision ».
Un responsable anonyme de World Vision a décrit la décision comme « un grand soulagement étant donné que l’OISI était devenue récalcitrante et avait menacé d’entreprendre une action en justice qui aurait terni notre réputation et notre position au Soudan ». Charles Wanjue, haut responsable d’USAID a écrit à ses collègues : « Bonnes nouvelles et grand soulagement, vraiment ! » En août 2015, Daniel Holmberg, un responsable d’USAID, a même déclaré à un représentant du département d’Etat qu’il avait été approché par le directeur exécutif de l’OISI qui lui avait demandé des conseils pour l’aider à se retirer de la liste des terroristes du gouvernement américain.
Les responsables de l’administration Obama ont sciemment approuvé le transfert de l’argent du contribuable à une filiale d’al-Qaïda, non pas à une obscure filiale, mais à un énorme réseau international qui faisait fréquemment les gros titres.
Comment cet important bailleur de fonds a-t-il pu être initialement habilité à recevoir de l’argent du contribuable américain, dix ans après avoir été mis en tant que « personnes fichées et ressortissants spécialement désignés » sur la liste des terroristes ?
Les mesures existantes de lutte contre le versement d’argent public aux organisations classées terroristes, incluent : premièrement, l’obligation que tous les bénéficiaires et sous-bénéficiaires de subventions du gouvernement états-unien soient enregistrés sous une référence dans le « Data Universal Numbering System » (DUNS) ; et deuxièmement l’obligation que soient enregistrés dans la base de données du « System for Award Management » (SAM) tous les fournisseurs du gouvernement. Une organisation classée ne doit pas pouvoir obtenir un numéro DUNS, et toute classification explicitement enregistrée dans la base de données SAM avec la mention d’organisation classifiée doit être exclue de toute subvention gouvernementale.
Pourtant l’OISI a obtenu un numéro DUNS — enregistré sur le site du gouvernement USAspending.gov — qui ne correspondait à aucune organisation présente dans la base de données gouvernementale SAM. La seule référence à l’« Agence de Secours Islamique » ou « AISA » dans la base de données SAM est la filiale classifiée d’al-Qaïda au Soudan et ses branches.

Peu importe qui a approuvé cette subvention à l’OISI, soit la personne n’a pas vérifié la base de données des groupes classifiés, soit elle l’a fait mais a choisi de ne pas en tenir compte. Les deux explications sont inquiétantes. Et aucune réponse ne peut expliquer comment l’OISI a pu obtenir un numéro DUNS.

Plus important : nous savons à présent que le gouvernement a délibérément choisi de transférer au moins 115 000 $ à l’OISI après avoir eu la confirmation qu’elle était sur la liste des terroristes. En d’autres termes, une mouvance d’al-Qaïda a reçu de l’argent du contribuable avec la complicité manifeste de représentants de l’État.

Ce n’est pas un secret que l’administration Obama a cherché à minimiser la menace islamiste et même à coopter certains mouvements islamistes pour soutenir son agenda. En politique étrangère, l’administration d’Obama a exprimé son soutien au gouvernement des Frères Musulmans de Mohamed Morsi en Egypte, tandis qu’en politique nationale, la Maison-Blanche invitait les islamistes à créer un programme de lutte contre l’extrémisme violent. Il est difficile de défendre l’idée que ces efforts étaient la résultante de quoi que ce soit, sinon d’une grande naïveté et d’un dogme politique. Est-il possible que cette combinaison ait pu conduire à financer délibérément une filiale d’al-Qaïda ?

Le Congrès doit enquêter sur cette question et, plus largement, enquêter sur à qui est destiné l’argent du contribuable, l’OISI ne devant pas être le seul exemple. Le ministère des Affaires étrangères et les comités de contrôle et des services financiers, ainsi que le comité des Finances du Sénat, doivent examiner comment un groupe fiché a pu obtenir des fonds du gouvernement, pourquoi l’OFAC et le département d’État ont autorisé le transfert de fonds après avoir pris connaissance des liens d’OISI avec des terroristes, et quel bureaucrate ou élu politique était responsable de cet imbroglio.

Questionné à ce sujet par National Review, Heather Nauert, actuelle porte-parole du département d’Etat, a répondu : « Comme cela s’est passé sous la précédente administration, les actuels secrétaire d’État, secrétaire au Trésor et administrateur de l’USAID n’ont aucun lien dans les décisions entourant cette subvention ou la licence précédemment accordée. »

Le peuple des États-Unis doit savoir comment leur argent a financé une filiale d’al-Qaïda. Il doit connaître la profondeur de ce problème.

– Source : Obama Administration Knowingly Funded a Designated al-Qaeda Affiliate
– Une traduction du « Média en 4-4-2 »

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