Intelligence Artificielle et Patrick Drahi : Une œuvre d’un « robot artiste » humanoïde vendue aux enchères

Des estimations pas assez élevées

Le portrait du mathématicien anglais Alan Turing, l’un des pères de l’informatique moderne, était l’une des pièces maîtresses de ces enchères en ligne. Baptisée « A.I. God » (Dieu de l’IA), cette peinture était estimée entre 100 000 et 150 000 livres (de 120 000 à 180 000 euros). Les enchères se sont tenues du 31 octobre au 7 novembre 2024, à l’intersection de l’art et de la technologie. L’œuvre est partie pour 1 million d’euros !

Un robot autonome inspiré d’une codeuse

Ai-Da est l’un des robots les plus avancés au monde. Créé en 2019 par une équipe dirigée par Aidan Meller, galeriste et fondateur du Ai-Da Robot Studio, ce robot ultraréaliste possède des bras bioniques et un visage encadré d’une perruque brune, lui conférant une ressemblance troublante avec une humaine. Son nom s’inspire d’Ada Lovelace, la première codeuse de l’histoire.

Ce robot artiste utilise l’IA pour créer des tableaux et des sculptures. Équipé de caméras dans ses yeux et ses mains bioniques, Ai-Da se déplace et s’exprime de manière autonome, sans intervention humaine. « À travers mes œuvres d’Alan Turing, je commémore ses réalisations et ses contributions au développement de l’informatique et de l’Intelligence artificielle », a déclaré le robot dans un communiqué.

Interrogations sur le pouvoir de l’IA

Le portrait d’Alan Turing, un visage déstructuré dans des tons sombres, évoque les craintes du mathématicien concernant l’utilisation de la technologie. « Jusqu’où le pouvoir de l’IA nous mènera », souligne Aidan Meller, le créateur d’Ai-Da. Cette œuvre continue d’interroger sur les limites et les potentialités de l’intelligence artificielle.

Des œuvres d’Ai-Da ont déjà été exposées à la Biennale de Venise, au musée du Design de Londres, aux pyramides de Gizeh et aux Nations unies. Le robot avait également prononcé un discours devant la chambre des Lords en 2022.

D’autres œuvres interrogatives

Pendant cette semaine d’enchères en ligne, d’autres œuvres interrogeant le rôle de l’intelligence artificielle et la définition de la création artistique seront également vendues. Cette initiative met en lumière les nouvelles frontières de l’art et de la technologie et pose la question de l’âme d’une œuvre d’art créée par un robot sans âme. Peut-on envisager un label qualité « fabriqué par un humain » pour le domaine artistique ?

La vente de Sotheby’s : un coup médiatique de Drahi

Les revenus de Sotheby’s ont plongé de 88 % sur un quart de l’année écoulée. Patrick Drahi avait racheté la maison d’enchères en 2019 pour 3,7 milliards de dollars, qu’il avait à l’époque emprunté comme tout le reste… Le fonds souverain émirati ADQ a pris début août 2024 une participation minoritaire pour 1 milliard de dollars. Drahi, en achetant Sotheby’s, voulait côtoyer Bernard Arnaud qui possède Tiffany. Mal lui en a pris. Si le cours de l’action Tiffany aujourd’hui est de 131,46 ; celui de Sotheby’s plafonne à 56,99.